Un contexte de manoeuvres inédites dans la finance transalpine
Le groupe d’assurance Generali entre dans une période décisive : son conseil d’administration se réunit pour finaliser sa nouvelle gouvernance. Quelques jours avant ce rendez-vous, Philippe Donnet a été renouvelé à la direction générale. Cette actualité s’inscrit dans un climat marqué par des manœuvres financières d’envergure. Au cœur de ces manœuvres figure son premier actionnaire, la banque Mediobanca (dossier institutionnel).
Mediobanca lance une OPE sur Banca Generali
Mediobanca, qui détient 13,04 % de Generali, vient de lancer une offre publique d’échange (OPE) sur Banca Generali (50,17 % détenue par Generali), pour un montant de 6,3 milliards d’euros. Cette opération s’effectue via un échange de 1,7 action Generali pour une action Banca Generali. À travers ce rachat, Mediobanca entend s’imposer comme un leader italien de la gestion de patrimoine. Ainsi, elle renforce son partenariat industriel avec Generali (plus d’infos).
Un jeu de participations croisées complexe
La tentative de Mediobanca intervient dans un contexte d’offres publiques d’achat croisées :
- Mediobanca est actuellement ciblée par une OPA jugée hostile de Monte dei Paschi di Siena (MPS). Cette dernière est soutenue par Delfin (actionnaire-clé de Generali et Mediobanca) et Caltagirone.
- Les actionnariats s’entremêlent : Mediobanca possède 13,04 % de Generali ; Delfin et Caltagirone détiennent ensemble près de 17 % de Mediobanca. Unicredit détient 6,51 % de Generali.
Ce mélange d’intérêts dessine une lutte d’influence au sommet de la finance italienne.
Des conséquences majeures pour Generali et le secteur
Le rapprochement entre Mediobanca et Banca Generali pourrait transformer les liens entre assureurs et banquiers au niveau européen. L’assemblée de Banca Generali, surprise par l’OPE, n’avait pas anticipé cette démarche. Parallèlement, Mediobanca convoque ses actionnaires. Leur rendez-vous est le 16 juin pour trancher sur ce projet.
Generali, au centre de ce jeu de pouvoirs, n’a qu’un mois pour se prononcer sur l’offre. La décision du conseil d’administration pourrait bouleverser l’équilibre actionnarial et industriel du secteur financier italien.