Les négociations annuelles obligatoires (NAO) au sein de Scor, le réassureur français de renom, ont abouti à des mesures salariales ciblées, mais sans révision générale des salaires pour l’ensemble des employés. Cette décision suscite des réactions mitigées, notamment parmi les syndicats. Voici un décryptage des principaux éléments de cet accord. Nous présentons également les perspectives pour 2025.
Résultats des NAO : des mesures à plusieurs volets
Signé le 22 janvier 2025 par la CFDT et la CFE-CGC, l’accord conclu prévoit une enveloppe globale équivalente à 3,6 % de la masse salariale brute. Cette enveloppe est répartie comme suit :
- 2,6 % pour des augmentations individuelles, basées sur la performance des salariés.
- 0,8 % pour soutenir les parcours professionnels et favoriser l’évolution des carrières.
- 0,2 % intégré dans les deux précédents volets afin de promouvoir l’égalité professionnelle et réduire les écarts de rémunération (détails des obligations légales sur Service Public – Les négociations obligatoires dans l’entreprise).
Cependant, note importante : les membres du comité exécutif du groupe sont exclus de ces dispositions.
Frustration des syndicats face à une répartition jugée inéquitable
Malgré leur signature, les syndicats expriment leur mécontentement vis-à-vis du partage de la valeur au sein de l’entreprise. Selon la CFE-CGC, cette négociation crée un déséquilibre concernant Scor.
« Un dividende important est versé aux actionnaires (1,80 € soit 320 millions d’euros), mais il n’y a aucun ‘dividende travail’ pour l’ensemble des salariés. »
Ce sentiment de déception est renforcé par l’existence d’un plan d’allocation d’actions gratuites. Ce plan est réservé à une minorité de collaborateurs et non généralisé à l’ensemble des effectifs (plus d’informations disponibles sur le site de la CFE-CGC).
Mesures en perspective pour 2025
Outre les volets salariaux, Scor a annoncé plusieurs engagements stratégiques pour l’année 2025 :
Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC)
Des discussions sur ce thème débuteront au deuxième trimestre. L’objectif est de mieux anticiper les mutations métiers et de s’aligner avec les cadres définis par les obligations légales (voir ici).
Promotion de la mixité professionnelle
La direction s’engage à renforcer l’égal accès des hommes et des femmes aux différentes catégories de métiers. Elle encourage une meilleure représentation des genres dans tous les secteurs d’activité pour Scor.
Études sur les congés parentalité et le compte épargne temps (CET)
Une réflexion interne est en cours pour optimiser les congés liés à la parentalité ainsi que le fonctionnement du CET. La direction de Scor prévoit un retour vers les syndicats au fil de l’année 2025 pour avancer sur ces sujets.
Une tension entre performance et reconnaissance
Cette année encore, Scor se trouve au carrefour entre performance économique et attentes sociales. Bien que des mesures ciblées aient été actées, l’absence de revalorisation générale continue d’alimenter des tensions. Le débat sur le partage équitable des résultats entre actionnaires et salariés repose la question fondamentale de la reconnaissance au travail. Les syndicats, comme la CFE-CGC, surveillent cette problématique de près.
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