Un blocage historique dans les discussions salariales
La première fois en vingt ans, les négociations sur les salaires au sein du Groupe AXA en France ont échoué à aboutir à un accord. Cet événement, rare et significatif, marque une rupture dans les pratiques habituelles de concertation sociale du groupe.
Les négociations annuelles obligatoires (NAO), clôturées sans succès en décembre 2024, ont vu la dernière proposition de la direction rejetée par les syndicats. Présentée le 16 décembre 2024, cette enveloppe salariale n’a pas su convaincre un nombre suffisant d’organisations syndicales représentatives.
Une enveloppe en baisse : L’impact de la faible inflation
Lors des discussions, les premières propositions portaient sur une augmentation globale des salaires de 1,8 %, révisée ensuite à 2 % le 9 décembre 2024. Ces montants, inférieurs à ceux des années précédentes, sont expliqués par une inflation modérée, estimée à 1,3 % sur douze mois à la fin de 2024. AXA France a justifié ces chiffres en soulignant que leur proposition restait bien au-dessus de l’inflation.
La dernière offre de la direction, dévoilée le 16 décembre 2024, prévoyait une hausse de 2,3 % de l’enveloppe globale. Ce montant incluait des augmentations générales et individuelles, avec des pourcentages variant selon les catégories de personnel. Par exemple, les non-cadres des classes 1 à 4 bénéficiaient d’une augmentation entre 1,3 % et 1 %, tandis que les cadres de classe 7 voyaient leurs augmentations exclusivement individualisées.
Divergences syndicales et critiques sur la situation financière du groupe
Si cette proposition a permis d’obtenir l’adhésion partielle de la CFE-CGC, elle a laissé la CFDT, FO et l’UDPA sur leur position initiale. Ces syndicats réclamaient des augmentations plus importantes, avec une demande de 3 % pour certains. L’absence de consensus s’explique aussi par la situation financière favorable du Groupe AXA, mis en avant par les syndicats non-signataires. Ils ont notamment évoqué la hausse continue des dividendes versés aux actionnaires comme un élément de contexte qui aurait pu justifier une meilleure revalorisation salariale.
Décision unilatérale : Application d’une enveloppe globale de 2 %
Face à l’impasse, la direction a décidé d’imposer unilatéralement une augmentation de 2 % à compter du 1er janvier 2025. Ce partage inclut une augmentation générale et individuelle de 1 % chacune pour les non-cadres, tandis que les cadres bénéficient uniquement d’augmentations individualisées. Un plancher initialement prévu de 470 euros pour les non-cadres a été abandonné lors de cette décision finale.
Cet accord-cadre, bien qu’unilatéral, servira de base aux négociations futures dans chaque entité d’AXA France. Le déroulement des prochaines discussions pourrait donc suivre un schéma similaire à celui de cette année.
Pour en savoir plus sur les stratégies et évolutions du Groupe AXA, vous pouvez consulter AXA Climate : conseils stratégiques face aux enjeux climatiques.
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