À Marseille, les courtiers en assurance habitation se retrouvent en première ligne face à des problèmes croissants d’assurabilité. La hausse des tarifs, combinée à un parc immobilier souvent dégradé, complique leur mission. Dans une ville marquée par le drame de la rue d’Aubagne, ces professionnels apportent leur expertise sur les risques émergents et les solutions adoptées par les assureurs.
Une Augmentation Marquée des Tarifs
Selon Khalid Diani, courtier chez Diani Assurances, les tarifs des assurances habitation ont bondi de 30 à 40 % en deux ans. Cette dynamique tarifaire est particulièrement présente dans les zones identifiées comme à risque, telles que les zones inondables ou les quartiers sujets aux squats et dégradations. À titre indicatif, pour une maison de 100 m², les propriétaires marseillais paient en moyenne 73 € par mois, contre 44 € à Lille ou 53 € à Paris. Ces différences illustrent l’impact des sinistres fréquents à Marseille, comme le révèlent les statistiques de la Fédération Française de l’Assurance (FFA).
Un Parc Immobilier Souvent Dégradé
Une partie du problème réside dans l’état du parc immobilier marseillais. Dans certains quartiers comme Noailles, les immeubles anciens souffrent d’un manque d’entretien chronique, lié aux faibles moyens des propriétaires. Cette situation entraîne une recrudescence de sinistres coûteux, tels que les inondations ou les fissures liées au retrait-gonflement des sols argileux, phénomène récemment accentué par des épisodes de sécheresse.
Pour faire face à ces risques, la métropole Aix-Marseille-Provence propose des solutions préventives grâce à son programme Inond’Action, lancé en 2024. Ce dispositif offre aux propriétaires de zones inondables un diagnostic gratuit et une prise en charge à hauteur de 90 % des travaux nécessaires (batardeaux, élévation des systèmes électriques, etc.). Ce programme novateur, consultable via le site de la Métropole Aix-Marseille-Provence, vise à réduire l’impact des phénomènes climatiques sur les habitations.
Les Défis de la Fraude et du Non-Assuré
La fraude reste un enjeu majeur pour les courtiers marseillais. Certains assurés tentent d’abuser des déclarations de sinistres, encouragés par une connaissance accrue des mécanismes d’assurance. Khalid Diani relate des exemples fréquents où des clients déclarent des dégâts imaginaires ou cherchent à souscrire une assurance après le sinistre.
Le phénomène du non-assuré habitation est également important à Marseille. David Nicolau, d’A2D Assurances, estime qu’environ 20 % des logements privés ne sont pas couverts, souvent en raison de contraintes financières. Ce problème pourrait être mieux maîtrisé via un fichier similaire au fichier des véhicules assurés (FVA), qui lutte déjà efficacement contre le défaut d’assurance automobile. Pour en savoir plus sur le FVA, visitez le site officiel d’Agira.
Marseille : Un Marché Sous Tension Mais Dynamique
Malgré ces défis, Marseille reste un marché dynamique grâce à une forte concurrence entre les courtiers locaux. Jean-Fabrice Pietri, président de Gecar Méditerranée, explique que les coûts de reconstruction sont relativement plus bas qu’à Paris, ce qui limite l’impact des hausses tarifaires, même en multirisque immeuble.
Enfin, ces courtiers jouent un rôle crucial dans l’éducation des assurés. Par une approche pédagogique et bienveillante, ils sensibilisent leurs clients à l’importance des protections adaptées tout en veillant à identifier les risques de fraude ou défauts de paiement.