La gestion financière désastreuse des entreprises dirigées par Sadri Fegaier, notamment celles regroupées sous le groupe Sfam (Indexia), laisse peu d’espoir aux nombreuses victimes de voir leurs préjudices intégralement remboursés. Ironiquement, malgré leur situation critique, des dividendes substantiels ont été distribués aux actionnaires peu avant la liquidation des sociétés concernées.
Une accumulation de dettes sans précédent
En mai 2024, la liquidation de Sfam a révélé des chiffres inquiétants. Selon les données judiciaires, le passif total de l’entreprise atteignait 616 millions d’euros, tandis que l’actif disponible ne s’élevait qu’à 91 300 euros, rendant toute indemnisation quasi impossible. Une autre filiale, Hubside, présente une situation tout aussi préoccupante, avec 20 millions d’euros de dettes pour un actif limité à seulement 378 euros.
Ces dettes colossales trouvent principalement leur origine dans des milliers de prélèvements bancaires indus effectués sur les comptes des consommateurs. Une affaire qui continue de marquer le secteur de l’assurance en France, comme détaillé ici.
Distribution controversée de dividendes : 100 millions d’euros
Malgré l’état désastreux des comptes, une distribution massive de dividendes, s’élevant à 100 millions d’euros, a été réalisée en décembre 2023. Cette décision, prise peu avant que l’entreprise ne soit déclarée en liquidation judiciaire, a principalement bénéficié à Sadri Fegaier, actionnaire principal du groupe. Au même moment, Sfam conservait une dette de plus de 22 millions d’euros envers ses clients, selon une décision rendue par le tribunal correctionnel.
Le jugement souligne également le paradoxe entre la communication de Sfam, mettant en avant la « satisfaction client », et la réalité de la rémunération prioritaire des dirigeants et actionnaires.
Multiplication des actions judiciaires contre les partenaires
Les victimes ne se limitent pas à dénoncer les pratiques de Sfam. De nombreuses actions judiciaires ont également été lancées contre les partenaires du groupe, comme les assureurs MMA et Axeria IARD. Ces derniers sont accusés de ne pas avoir mis fin à leur collaboration avec Sfam, malgré les signaux d’alerte, notamment après la signature de la transaction pénale en juin 2019. Les plaignants réclament le remboursement de cinq années de prélèvements indus ainsi qu’une réparation pour le préjudice moral subi.
Conséquences pour le secteur de l’assurance
Cette affaire met en lumière les failles potentielles dans la régulation des partenariats et dans la surveillance des pratiques commerciales. Elle soulève également des questions sur la responsabilité des acteurs impliqués, qu’il s’agisse des assureurs ou des gestionnaires. Pour d’autres cas similaires et les implications sur les consommateurs, découvrez un article approfondi sur les pratiques trompeuses en assurance.
Conclusion : Entre incertitudes et espoir limité
Les victimes du groupe Sfam (Indexia) continuent de mener leur combat juridique dans l’espoir d’une compensation. Cependant, au vu de la situation financière du groupe et des montants astronomiques en jeu, le chemin semble semé d’embûches. Cette affaire souligne l’importance de renforcer la transparence et les contrôles dans le secteur de l’assurance afin de mieux protéger les intérêts des consommateurs.
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