Qui a peur de la taxe Zucman? Pas le fondateur du géant du rendez-vous médical en ligne Doctolib, Stanislas Niox-Chateau, visiblement. Interrogé au micro de France Inter mardi, il « ne pense pas » que des mesures de taxation des plus riches, type taxe Zucman, puissent anéantir les efforts français dans l’ intelligence artificielle, comme le craint le milliardaire Daniel Kretinsky.
« Il faut de la justice sociale, a-t-il argumenté. Je suis désolé de le dire, et peut-être à contre-courant, mais je pense que ça ne sert à rien à des gens d’avoir autant d’argent pour vivre. » Il regrette aussi que la philanthropie soit « largement sous-développée en France ».
Doctolib valorisée à plus d’un milliard de dollars
La 111e fortune française n’est tout de même pas devenue un anarchiste opposé à la propriété individuelle, rassure-t-il. « Par contre, je pense qu’il ne faut pas déposséder les entrepreneurs, les familles françaises de leur entreprise […] quelle que soit la taille de ces entreprises », a-t-il nuancé.
Doctolib, qui compte environ 3.000 salariés, est l’une des licornes françaises, anciennes start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. La taxe proposée par l’économiste Gabriel Zucman prévoit un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines à partir de 100 millions d’euros. Très critiquée à droite et par les macronistes, cette taxe a peu de chance d’être intégrée telle quelle dans le budget 2026, actuellement discuté à l’ Assemblée nationale.
Le PS a donc proposé une alternative pour convaincre le centre de faire un pas vers lui : instaurer un impôt minimum de 3 % sur les hauts patrimoines, à partir de 10 millions d’euros, en excluant les entreprises innovantes et familiales.
Conséquences de la taxation des plus riches
La taxation des plus riches fait débat depuis plusieurs années en France. D’un côté, des partisans de l’égalité sociale affirment qu’une telle mesure favoriserait une redistribution plus juste des richesses, réduisant ainsi les inégalités. D’un autre côté, les détracteurs soutiennent que cela pourrait nuire à l’innovation et à l’investissement, par crainte d’une taxation trop lourde pour les entrepreneurs en phase de croissance.
Des exemples concrets existent dans d’autres pays où des systèmes de taxation progressifs ont été mis en place, offrant des insights précieux. Par exemple, selon une analyse récente sur Yahoo Finance, les pays nordiques affichent des taux d’imposition élevés tout en maintenant des économies robustes et un haut niveau de vie.
Vers une réforme fiscale plus juste?
Avec l’essor de la taxation des plus riches, la question qui se pose est : notre système fiscal actuel peut-il s’adapter aux défis économiques modernes sans écraser l’esprit entrepreneurial qui est si vital à notre croissance?
Les débats en cours au sein de l’Assemblée nationale autour de la taxe Zucman montrent que le sujet est loin d’être clos. Des personnalités influentes comme Niox-Chateau plaident pour un modèle plus équilibré, où les contributions des plus riches pourraient servir à financer des initiatives sociales sans décourager l’innovation.
Au final, l’idée d’une taxation des plus riches pourrait encourager une vision où le bien collectif doit primer sur les intérêts individuels… tout en respectant les dynamiques locales des entreprises. Une approche pragmatique est nécessaire.
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