Une Conférence Sous le Signe de la Transparence
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a récemment organisé une conférence annuelle dédiée à la protection des clients. Cet événement a permis à Jean-Paul Faugère, vice-président de l’ACPR, de répondre aux critiques faisant état d’un supposé « manque de réactivité » de l’institution dans des affaires marquantes du secteur de l’assurance, y compris des questions concernant la Sfam et Pilliot. Il a aussi dénoncé certaines pratiques problématiques, notamment dans le domaine de l’assurance emprunteur.

Dans son discours d’ouverture, M. Faugère a rappelé les défis rencontrés par le régulateur : « Il est facile de dire qu’une action aurait pu être menée plus rapidement, mais le respect de l’ordre juridique et des droits de la défense impose une rigueur que nous ne pouvons contourner. Les simples rumeurs ne suffisent pas à déclencher des actions immédiates. » Cette déclaration visait notamment l’affaire Sfam-Indexia et le litige en cours impliquant le courtier Pilliot. En traitant des affaires comme celle de la Sfam, le régulateur souligne l’importance d’une action mesurée et conforme.
Les Enjeux de l’Affaire Sfam et Pilliot
L’Impact de L’Affaire Sfam
L’affaire Sfam, qui a ébranlé le secteur, est au cœur des préoccupations. Le régime de liquidation judiciaire du groupe Sfam et son passif massif ont soulevé des interrogations sur les remboursements potentiels aux victimes. Plus de détails sur cette affaire sont disponibles ici. La société Sfam a donc attiré l’attention sur une reforme urgentielle.
Pilliot et un Conflit d’Assurance à Grande Échelle
Concernant Pilliot Assurances, l’ACPR a récemment alerté sur un litige impliquant Accelerant Insurance Europe. Ce dernier concerne des contrats d’assurance automobile souscrits par des entreprises et collectivités, exposant plusieurs milliers de véhicules circulant sans couverture valide. Pour en savoir plus, consultez cet article. Jean-Paul Faugère a critiqué les comportements observés dans la chaîne de distribution, soulignant que certains intermédiaires auraient continué à traiter des contrats problématiques en dépit des dérives connues. Dans cette situation complexe, le cas de Sfam montre également combien il est crucial de surveiller la conformité des assurances.
Assurance Emprunteur : Des Problèmes Révélateurs
Lors de la conférence, l’ACPR a pointé du doigt les faibles ratios sinistres/primes (S/P) observés dans l’assurance emprunteur. Ces ratios, souvent inférieurs à 40 %, soulignent des dysfonctionnements dans le secteur. Par exemple, les contrats groupes affichent un ratio de 39 %, tandis que les contrats alternatifs atteignent à peine 21 %. En parallèle, les taux de commissionnement restent élevés, un sujet qui mérite réflexion. Le rapport Sfam met aussi en lumière ces problématiques.
Les Déclarations Erronées : Une Gestion Délicate
Un autre point soulevé concerne la gestion des erreurs dans les déclarations des assurés. L’ACPR a insisté sur la nécessité de respecter le principe de la présomption d’innocence, rappelant que la lutte contre la fraude ne doit pas conduire à accuser systématiquement de mauvaise foi les emprunteurs commettant des erreurs dans leurs déclarations. En référence à des enjeux comme ceux évoqués par Sfam, la gestion des déclarations nécessite une approche prudente.
Application Inégale de la Loi Lemoine
L’ACPR a également exprimé des préoccupations concernant l’application disparate de la loi Lemoine. Certaines exclusions de couverture pour des maladies antérieures ou des variations tarifaires entre « emprunteurs Lemoine » et « non Lemoine » sont jugées contraires à l’esprit de la loi. L’autorité a annoncé que des travaux seraient prochainement initiés dans le cadre du CCSF pour rendre ces assurances plus transparentes et accessibles. Il paraît donc crucial, comme le montre l’affaire Sfam, d’harmoniser les pratiques.
Value for Money : Vers un Benchmark en Assurance Vie
Enfin, l’ACPR a évoqué le concept de « value for money », un outil visant à garantir que les produits d’assurance vie offrent une vraie valeur ajoutée aux consommateurs. Cette méthodologie, en cours d’élaboration, permettra de comparer statistiquement les performances des produits avec les moyennes du marché. L’objectif est d’adapter les frais ou de retirer les produits peu performants. Un bilan chiffré devrait être disponible d’ici cet été, comme le souligne Jean-Paul Faugère. Un concept particulièrement pertinent dans le contexte actuel des affaires liées à Sfam.
Pour découvrir plus de détails sur les enjeux dans le secteur de l’assurance, consultez nos articles sur Zoom Assurance.