Malgré une légère baisse du taux d’absentéisme en France depuis 2023, la durée moyenne des arrêts maladie poursuit sa progression. Elle atteint 21,5 jours en 2024, selon une étude récente du courtier Diot-Siaci. Cet allongement des arrêts de travail représente aujourd’hui plus de la moitié de l’absentéisme total. Il pèse lourdement sur les régimes de prévoyance, avec des effets directs sur les cotisations.
Une amélioration en trompe-l’œil des chiffres globaux de l’absentéisme
Taux en baisse, mais des arrêts plus longs
Depuis le pic enregistré entre 2020 et 2022, le taux d’absentéisme a diminué, atteignant 4,84 % en 2024 (contre 38 % de salariés absents en 2023 et 45 % en 2022). Toutefois, ces chiffres masquent une autre réalité alarmante. La durée moyenne des arrêts maladie n’a jamais été aussi élevée depuis la pandémie du Covid. Cette augmentation est révélatrice de l’impact durable des risques psychosociaux (RPS) et de certaines maladies chroniques.
Sabeiha Bouchakour, directrice conseil QVCT-Prévention chez Diot-Siaci, alerte :
« L’augmentation des arrêts longs est un véritable problème. Ils représentent désormais la majeure partie de l’absentéisme total et coûtent très cher, tant aux organismes de prévoyance qu’à la collectivité. »
L’impact sur les régimes de prévoyance : des cotisations en hausse
Poids financier des arrêts longs
L’allongement des arrêts maladie a un effet direct sur les régimes de prévoyance, car ceux-ci dépendent fortement de la sinistralité des entreprises. Plus celle-ci augmente, plus les cotisations payées conjointement par les employeurs et les salariés sont élevées. Cette situation peut également engendrer une tension dans le dialogue social. En particulier, lorsque les augmentations de cotisations deviennent un sujet sensible pour les entreprises.
Selon Diot-Siaci, l’anticipation est un levier essentiel pour maîtriser ces dépenses. La mise en œuvre de dispositifs de prévention et de soutien pour prévenir les risques professionnels et personnels est devenue une priorité.
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La prévention : indispensable pour ralentir la tendance
Efforts accrus dans les entreprises
De nombreuses entreprises semblent avoir pris conscience des enjeux liés à la santé au travail :
- Les dispositifs de prévention santé mis en place sont désormais mieux intégrés par les salariés ;
- Les grands acteurs du courtage et de la prévoyance, tels que Diot-Siaci, investissent également dans des outils serviciels et des programmes pour limiter les risques psychosociaux.
Ainsi, la prévention devient l’un des piliers cruciaux pour inverser la tendance et limiter l’impact des absences prolongées.
Les jeunes : surreprésentés dans les arrêts courts
Une question d’engagement professionnel
Si les arrêts courts déclinent globalement, les moins de 34 ans restent nettement surreprésentés dans cette catégorie. Ils sont trois fois plus nombreux à prendre des arrêts maladie de courte durée que les salariés de plus de 45 ans.
Pire encore, 59 % des moins de 25 ans ayant été arrêtés en 2024 déclarent avoir sollicité un arrêt de complaisance au moins une fois. Bien que leur taux d’absentéisme global soit inférieur à celui des seniors, cette situation pose des questions sur leur engagement au travail. Il souligne aussi le besoin d’instaurer des politiques adaptées à cette population.
Vers une meilleure gestion de la santé au travail
La progression des arrêts longs et l’implication des risques psychosociaux appellent une mobilisation collective des entreprises, des assureurs et des courtiers. Des actions ciblées doivent être entreprises pour prévenir ces risques. Cela aidera à limiter la sinistralité et à maîtriser les cotisations des régimes de prévoyance.
Dans ce contexte, voici quelques axes prioritaires :
- Renforcer les dispositifs de prévention tels que les formations en santé mentale, l’accompagnement des salariés vulnérables, ou encore la mise en place de plans de qualité de vie au travail (QVCT).
- Moderniser les outils de suivi : adopter des solutions digitales adaptées permettant une détection précoce des comportements à risque.
- Cibler les jeunes salariés en leur offrant un accompagnement plus personnalisé pour répondre à leur vision du travail et limiter les arrêts courts.
Ensemble, ces mesures permettront de réduire l’impact de l’absentéisme sur les régimes de prévoyance et de garantir un meilleur équilibre financier. Elles répondront aux attentes des salariés.