Pause déjeuner générations : Un sujet qui suscite de vives discussions au sein des entreprises. De plus en plus de jeunes salariés préfèrent s’isoler pour déjeuner, ce qui remet en question la tradition d’échanger autour de la table. Qu’en est-il vraiment de ce schisme social ? Si vous êtes êtes un adepte du déjeuner entre collègues, ou si vous faites partie de ceux qui choisissent de s’isoler pour s’évader quelques instants, cet article vous éclaire sur les habitudes alimentaires des différentes générations au bureau.
Un schisme marqué entre les générations
La différence dans les habitudes de pause déjeuner est de plus en plus manifeste entre les différentes générations. D’un côté, les jeunes salariés qui, selon l’Enquête sur les habitudes de pause déjeuner en entreprise d’Openeat & Flashs de 2023, montrent un penchant pour le repas en solo. De l’autre, du côté des « vieux de la vieille », se trouvent ceux qui considèrent le déjeuner comme sacré, un moment essentiel pour échanger et renforcer les liens au travail. 29 % des salariés de moins de 25 ans choisissent de manger seuls, et cette tendance s’accentue avec l’âge, atteignant seulement 12 % pour les plus de 49 ans.
Le déjeuner, une tradition en perte de vitesse
Il est indéniable que le temps accordé aux repas a diminué avec les nouvelles générations. Caroline Diard, professeure en management, souligne qu’il n’y a pas d’obligation légale à déjeuner ensemble. Pour les jeunes, le déjeuner devient essentiellement une coupure, plutôt qu’une occasion de socialiser. « C’est un travail, pas un mariage », confie Julia, 24 ans. Cette idée d’une rupture avec la tradition en fait réfléchir plus d’un, notamment Sylvie, 52 ans, qui voit dans le déjeuner une occasion d’échanger des informations essentielles.
Un changement de norme ?
Les normes sociales évoluent et cela a un impact sur le mode de vie au travail. Les jeunes générations voient le déjeuner comme une opportunité de se ressourcer, tandis que les anciennes le considèrent comme un moyen de tisser des liens. Une réalité qui s’observe aussi dans la diminution du temps passé à table. L’Observatoire Cetelem révèle que seulement 27 % des 18-24 ans considèrent le déjeuner comme le repas le plus important, contre 41 % en moyenne pour l’ensemble de la population.
Les nouvelles réalités du travail
Le télétravail et le flex office ont également modifié la dynamique des pauses déjeuner. Caroline Diard rappelle que dans un environnement où les salariés se croisent rarement, les repas collectifs sont devenus plus rares. Cette situation peut créer des repas entre « anciens » et « nouveaux », avec des liens de socialisation déjà établis, laissant les nouveaux arrivants souvent à l’écart.
La richesse des échanges intergénérationnels
Malgré ces changements, le repas en entreprise n’est pas prêt de disparaître. Marie-Eve Laporte souligne que 82 % des Français estiment que le déjeuner encourage les relations professionnelles. Le débat reste donc ouvert. À travers un bon repas, les différentes générations peuvent apprendre les unes des autres, partager des expériences et construire des relations. Comme le dit Sylvie, « L’entreprise reste l’un des rares endroits où l’on peut nouer des amitiés intergénérationnelles ».
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