Les médecines douces dans la complémentaire santé : un débat persistant
L’intégration des médecines douces dans les contrats de mutuelle santé fait toujours l’objet de débats intenses. En mars 2025, la présidente de France Assureurs, Florence Lustman, et la députée RN Joëlle Mélin se sont confrontées. Elles ont souligné les tensions autour du remboursement des pratiques alternatives. Le débat concerne la légitimité du remboursement des pratiques de soins non conventionnelles telles que l’ostéopathie, la chiropraxie ou la mésothérapie. Il est à noter que celles-ci ne sont ni reconnues par la médecine conventionnelle, ni prises en charge par la Sécurité sociale.
Cependant, leur poids dans les dépenses globales des mutuelles reste modéré. Les chiffres du cabinet Galea montrent que Les médecines douces représentent seulement 3% et 5% des prestations remboursées. Cependant, elles gagnent en importance dans les contrats., l’ostéopathie étant la plus sollicitée. C’est dix fois moins que les dépenses liées au dentaire ou à l’optique.
Impact financier et mesures envisagées

Un coût de près d’1 milliard d’euros
Les autorités publiques considèrent le retrait de la prise en charge des médecines douces comme une solution pour alléger le budget des ménages. Le rapport sénatorial de 2024 sur l’augmentation des cotisations santé indique que les remboursements relatifs à ces thérapies ont été multipliés par cinq entre 2014 et 2022. Ce montant atteint près de 1 milliard d’euros.
Ce montant est d’ailleurs équivalent à la contribution exceptionnelle demandée aux mutuelles pour le financement du budget 2025 de la Sécurité sociale.
Malgré leur poids périphérique, les prestations de médecines douces gagnent en importance dans les contrats de base des complémentaires santé. Les sénateurs recommandent de les exclure des contrats responsables, ce qui permettrait aux assureurs de mieux contrôler les coûts.
L’inclusion des médecines douces : une décision propre à chaque mutuelle
À noter : la complémentaire santé responsable couvre 95% du marché de la complémentaire santé en France, avec un panier de soins minimum imposé par la réglementation. L’ajout des médecines douces reste à la discrétion de chaque organisme. Cela explique les disparités entre les contrats. Pour mieux comprendre le fonctionnement et les termes utilisés, consultez le lexique de la mutuelle santé.
Les médecines douces : un argument marketing pour les assureurs
Face aux critiques, les mutuelles et compagnies d’assurance soutiennent l’intégration des médecines douces dans leurs offres. Lors du congrès Reavie, les présidents des principales fédérations (France Assureurs, CTip, Mutualité Française) ont rappelé que la demande des assurés ne cesse de croître.
Florence Lustman a souligné cette tendance en interrogeant l’assemblée : « Qui n’a jamais consulté un ostéopathe ? » Cette question met en avant la réalité de l’usage croissant des pratiques non conventionnelles dans la société.
Pour les assureurs, ces prestations sont un moyen de différenciation et de fidélisation. Cela est crucial surtout dans un contexte de pression sur l’accès aux soins conventionnels. Il y a aussi un intérêt accru pour le bien-être. L’intégration des médecines douces dans les contrats santé répond donc à une attente réelle.
Pour comparer les offres et trouver la couverture la plus adaptée à vos besoins, il est conseillé de bien choisir sa mutuelle santé.
L’essor de la demande après la crise sanitaire
La crise du Covid-19 a accéléré l’intérêt des Français pour les médecines alternatives. Beaucoup se sont tournés vers ces solutions, en raison de la saturation du système de santé. Cet intérêt est aussi dû aux difficultés pour obtenir un rendez-vous médical.
Selon un rapport de l’Ordre national des médecins, les pratiques non conventionnelles se distinguent par leur accessibilité et leur écoute. Celles-ci sont souvent perçues comme insuffisantes dans la médecine conventionnelle. Ce phénomène a favorisé la démocratisation des médecines douces. Elles sont aujourd’hui présentes dans la plupart des contrats santé.
En 2023, une étude a révélé une progression de 10,4% des prestations de médecines douces sur un an dans les contrats collectifs. Cela confirme leur ancrage durable dans le secteur.
Des forfaits bien-être intégrés dans de nombreuses offres

Les assureurs rivalisent pour proposer des formules incluant les médecines douces. Par exemple, Aésio Mutuelle couvre 19 pratiques complémentaires. Groupama rembourse 8 médecines douces. De plus, la MGEN, longtemps réservée, propose désormais des contrats intégrant ces prestations alternatives.
Ce choix stratégique est un levier de fidélisation. Selon un responsable de mutuelle, ne pas offrir ce type de remboursement peut entraîner une perte d’adhérents : « Si vous ne proposez pas ces garanties, vous sortez du jeu. »
Pour approfondir le sujet et comparer les différentes offres, vous pouvez consulter le comparateur mutuelle santé.
Médecines douces : attention aux dérives et à la réglementation
Malgré leur popularité, les médecines douces suscitent aussi des inquiétudes. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) alerte sur certains risques associés à ces pratiques. Les secteurs santé et bien-être ont représenté 37% des signalements à la Miviludes entre 2022 et 2024. Le rapport d’activité 2024 relève des dérives préoccupantes. Ces dérives incluent le soutien aux patients atteints de cancer. Malheureusement, certaines pratiques sont parfois exercées par des non-professionnels usurpant la confiance des malades.
La régulation de ces pratiques demeure floue. Faut-il interdire ou reconnaître officiellement certaines disciplines ? Lors du Comité de dialogue avec les complémentaires santé, le ministre de la Santé a interpellé les assureurs sur leur rôle. Parallèlement, la Mutualité Française appelle à une clarification. Certaines pratiques, comme l’ostéopathie et la chiropraxie, bénéficient d’une reconnaissance et de formations validées. Cependant, d’autres restent à la frontière entre bien-être et pratique médicale.
En 2022, 17 praticiens en médecines douces ont été exclus de la plateforme Doctolib. Ils ont tenu des discours opposés aux médicaments et à la vaccination.
Médecines douces : un enjeu stratégique et réglementaire pour les contrats santé
Aujourd’hui, la pression financière et réglementaire sur les complémentaires santé est forte. Les pouvoirs publics cherchent à réduire les coûts tout en évitant les dérives sectaires. Pendant ce temps, les assureurs veulent répondre aux attentes des assurés et se démarquer sur un marché concurrentiel.
Les médecines douces représentent donc à la fois un atout d’attractivité pour les mutuelles et un sujet sensible. Celles-ci se trouvent à l’interface du soin, du bien-être, du marketing et de la vigilance. Les évolutions à venir dépendront des choix réglementaires et des attentes sociétales.
Pour mieux comprendre les défis et perspectives autour du remboursement des médecines douces, retrouvez davantage d’informations dans les articles sur les médecines douces.
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