Le Livret A, produit d’épargne emblématique en France, traverse une période compliquée. En effet, plombé par la baisse de son taux de rémunération à 2,4 %, ce placement perd de son attrait auprès des épargnants. En mars, la collecte nette n’a atteint que 400 millions d’euros, un chiffre alarmant qui reflète le désintérêt croissant des Français pour ce type d’épargne.
Ce chiffre marque le pire mois de collecte pour le Livret A depuis neuf ans, selon la Caisse des dépôts (CDC). Comparativement, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui est aussi moins rémunérateur et plafonné à un montant inférieur, a enregistré une collecte nette supérieure de 610 millions d’euros. Ainsi, l’ensemble des produits d’épargne réglementée ont attiré seulement 1,02 milliard d’euros en mars 2025, le plus faible niveau depuis mars 2016.
Les raisons de la désaffection pour le Livret A
La baisse du taux à 2,4 %, intervenue le 1er février, est l’un des principaux facteurs qui expliquent cette situation. Les épargnants, face à une rémunération moins attractive, se tournent vers des alternatives plus lucratives. Parmi celles-ci, les fonds euros d’assurance vie semblent séduire de plus en plus, car ils garantissent le capital tout en offrant des rendements plus élevés.
Philippe Crevel, président du Cercle de l’épargne, alerte sur la probabilité d’une nouvelle diminution du taux du Livret A, prévue autour de 1,7 % à partir du 1er août. Ce contexte est dû à la conjonction du recul de l’inflation et des taux interbancaires, éléments qui influencent le calcul de la rémunération du Livret A.
Des encours records malgré la baisse de la collecte
Malgré un tel désintérêt, les encours des Livrets A et LDDS continuent d’atteindre des niveaux historiques. Au 31 mars, les encours des Livrets A s’élevaient à 444,2 milliards d’euros et ceux des LDDS à 162,4 milliards d’euros, aboutissant à un total record de 606,6 milliards d’euros. C’est indéniablement une somme considérable, même si la dynamique de collecte est préoccupante.
- En mars 2025, la collecte nette du Livret A est de 400 millions d’euros.
- Le LDDS a récolté 610 millions d’euros ce même mois.
- Les encours totaux des Livrets A et LDDS atteignent 606,6 milliards d’euros.
La recherche de nouveaux produits d’épargne
Face à cette situation de stagnation, certaines banques cherchent à séduire les jeunes épargnants. Par exemple, le groupe BPCE a lancé un nouveau produit appelé Plan d’épargne avenir climat (Peac). Ce produit, inédit en France, s’adresse aux moins de 21 ans et vise à orienter leurs épargnes vers des projets liés à la transition écologique. Cette initiative pourrait redynamiser l’intérêt des jeunes pour l’épargne, en phase avec leurs valeurs.
En revanche, le Livret d’épargne populaire (LEP), destiné aux ménages modestes, n’échappe pas à cette tendance, avec une collecte nette limitée à 140 millions d’euros en mars. L’encours global de ce produit s’élève à 82,8 milliards d’euros.
Conclusion
En somme, le faible rendement du Livret A, conjugué à des taux d’inflation et d’intérêt en baisse, incite de nombreux épargnants à chercher des alternatives plus rentables. Les offres d’assurance vie et les nouveaux produits axés sur l’écologie, comme le Peac, pourraient marquer un tournant dans l’épargne des jeunes. Ainsi, il paraît essentiel pour les banques d’adapter leurs offres aux évolutions du marché afin de relancer l’intérêt pour les produits d’épargne traditionnels.
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