« Si nous sommes réunis ici, c’est que la guerre agricole se prépare », a déclaré lundi la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en lançant des « conférences de la souveraineté alimentaire » destinées à définir une stratégie agricole nationale sur dix ans. Ce constat alarmant, soulignant la montée des tensions agricoles au niveau mondial, intervient alors que l’actualité, marquée par la guerre en Ukraine et les politiques douanières américaines, remet en question l’illusion d’une prospérité durable. Au cœur de ce débat, la ministre invite à un « grand réveil alimentaire », pour anticiper les menaces qui pèsent sur l’agriculture française.
Les enjeux cruciaux de la guerre agricole
Dans le contexte actuel, la guerre agricole apparaît non seulement comme un enjeu stratégique, mais aussi comme un impératif économique. Les données indiquent que la balance commerciale agricole française pourrait être déficitaire en 2025, une première en près de cinquante ans. Cela met en lumière les facteurs de production qui s’érodent peu à peu, notamment la diminution des actifs agricoles. En effet, dans les dix prochaines années, un actif agricole sur deux partira à la retraite. Cette situation pourrait nuire gravement à notre capacité de production locale.
Les tensions économiques internationales exacerbent ce problème. Les investissements dans la politique agricole en Chine, aux États-Unis et en Russie augmentent considérablement, alors que ceux de l’Union européenne sont en recul de 19 %. Comme l’explique la ministre, « c’est une erreur historique à laquelle il faut faire barrage ». Les pays voisins réajustent leurs stratégies pour affronter cette guerre agricole, renforçant ainsi leur souveraineté alimentaire.
Les défis à relever pour l’agriculture française
Les défis qui se présentent à l’agriculture française sont variés. Au-delà du vieillissement de la main-d’œuvre, la volatilité des prix et le poids des charges sont des facteurs décisifs. En effet, le coût de production croissant impacte considérablement la rentabilité des exploitations. De plus, le dérèglement climatique remet en question la productivité des cultures, ce qui entraîne une incertitude sur l’approvisionnement alimentaire.
- Risque accru de perte de biodiversité.
- Augmentation des coûts liés à l’énergie et aux intrants agricoles.
Vers une souveraineté alimentaire accrue
La réponse à cette guerre agricole ne peut se limiter à une simple réaction. Un véritable patriotisme alimentaire doit voir le jour. Comme le souligne la ministre, « la part que les Français consacrent à l’alimentation dans leur budget a reculé de manière spectaculaire ces dernières années, passant de 35 % en 1960 à moins de 20 % aujourd’hui ». Ce changement de mentalité est essentiel pour préserver la force de notre agriculture.
De plus, des initiatives telles que la réduction des importations et le soutien des producteurs locaux doivent être mises en avant. En capitalisant sur nos atouts, nous pouvons faire face à une guerre agricole qui s’intensifie.
Une mobilisation collective pour l’avenir
Les défis à relever nécessitent une mobilisation collective. La collaboration entre agriculteurs, distributeurs et autorités publiques est essentielle pour garantir la viabilité du secteur. Des liens doivent se tisser pour créer un réseau solide qui favorise la distribution des produits locaux et durables.
Des campagnes de sensibilisation, visant à accroître la consommation de produits locaux, pourraient contribuer à restaurer l’équilibre commercial. La nécessité d’un engagement citoyen est plus pressante que jamais pour faire face à cette guerre agricole.
Conclusion : Agir avant qu’il ne soit trop tard
En conclusion, la guerre agricole qui se profile nécessite une prise de conscience collective. Il est crucial d’investir dans notre agriculture, d’encourager les pratiques locales et durables, et de reconnaître le rôle vital des agriculteurs pour notre avenir alimentaire. Alors que les défis s’accumulent, notre résilience et notre capacité à nous adapter seront déterminantes pour naviguer à travers cette tempête.
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