L’assurance vie poursuit sa croissance en 2024, atteignant des sommets inédits avec une collecte nette de 29,4 milliards d’euros, soit dix fois plus qu’en 2023. Pourtant, les assureurs se trouvent face à un défi crucial : séduire une nouvelle génération et réinventer l’épargne longue dans un contexte économique incertain.
Une année record pour l’assurance vie
En 2024, l’assurance vie a enregistré une collecte nette exceptionnelle de 29,4 milliards d’euros, un niveau jamais atteint depuis 2011. Ce gain reflète à la fois la baisse de l’attractivité des placements traditionnels, comme le livret A, et une prise de conscience accrue des Français face aux incertitudes économiques. Selon des analyses récentes de la Banque de France, cette tendance illustre à quel point l’épargne longue redevient une priorité pour les ménages, non seulement pour anticiper leur retraite mais aussi pour transmettre un capital.
Cependant, ce succès s’accompagne d’un revers. Le secteur fait face au vieillissement de sa base de clients, posant un défi structurel aux assureurs.
La démographie redéfinit les stratégies
« Nous assistons à un passage de témoin générationnel : des baby-boomers à la génération papy-boom », explique Benoît Berchebru, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez Nortia. Cette évolution démographique, scrutée de près par l’Insee, met en lumière un problème clé : alors que l’espérance de vie allonge les horizons financiers des épargnants seniors, les jeunes générations restent à convaincre des avantages de l’assurance vie.
Pour y parvenir, les assureurs doivent moderniser leur discours. Philippe Parguey, directeur général de Nortia, insiste sur l’importance d’aligner les produits financiers avec les attentes des jeunes épargnants.
« Ensemble, innovons et devenons incontournables pour cette nouvelle génération d’épargnants. »
L’objectif est clair : offrir des solutions qui leur parlent, avec des produits accessibles et adaptés à leurs modes de vie connectés.
Opportunité et pédagogie : les clés pour convaincre les jeunes
L’incertitude autour de la réforme des retraites, régulièrement débattue dans des publications comme Service Public, pousse désormais les jeunes à chercher des alternatives fiables pour sécuriser leur avenir. Pourtant, beaucoup méconnaissent encore les atouts de l’assurance vie :
- Un outil fiscalement avantageux, notamment en matière de transmission de patrimoine.
- Des possibilités de diversification, avec des investissements allant du fonds euros sécurisé aux unités de compte, souvent perçues comme plus dynamiques.
- Une flexibilité inédite, rendant l’épargne accessible à tous les budgets.
Pour toucher cette génération, les assureurs doivent miser sur la pédagogie et investir massivement dans des plateformes en ligne qui rendent l’assurance vie plus simple et transparente.
Des solutions ESG pour séduire une génération engagée
Les jeunes épargnants montrent une nette préférence pour des investissements responsables et alignés avec leurs valeurs. D’après les conclusions de Finance for Tomorrow, intégrer des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans les offres constitue une voie prometteuse pour capter cette clientèle. Cela pourrait inclure le financement de projets durables ou des fonds axés sur les enjeux climatiques, des thématiques particulièrement appréciées par les jeunes actifs.
L’avenir de l’assurance vie passe également par des solutions innovantes, comme l’intégration d’outils numériques pour gérer et optimiser les contrats. Cela permettrait de rendre l’expérience plus interactive et adaptée aux attentes de génération Y et Z.
L’assurance vie, forte de sa croissance exceptionnelle en 2024, traverse une période de transformation essentielle. Pour rester pertinente, elle doit non seulement continuer à s’adapter aux besoins des épargnants seniors, mais aussi séduire les jeunes générations en quête de solutions modernes, responsables et transparentes. Les assureurs qui réussiront à relever ce défi bâtiront un socle durable pour l’épargne de demain.