Déclaration préalable et transmission de preuves
Les assurances auto imposent désormais des mesures strictes pour limiter les abus sur les sinistres bris de glace. Cela inclut une déclaration préalable obligatoire et, dans certains cas, l’envoi de photos des dommages pour les clients optant pour des réparateurs non agréés.
Le 6 décembre 2024, Covéa, qui couvre 10,7 millions de véhicules via ses marques MAAF, MMA et GMF, a adressé des avertissements à plusieurs entreprises accusées de surfacturation. Ces pratiques incluent l’offre de cadeaux exagérés, tels que des trottinettes électriques ou des cartes cadeaux pouvant atteindre 200 €, pour attirer les clients.
À partir du 1er janvier 2025, les réparations de vitrage ne seront prises en charge qu’après la validation d’une déclaration préalable par les assurés. Selon David Thévenot, responsable des réseaux automobiles chez Covéa, cette démarche pourrait réduire les factures de 30 à 40 % grâce à des contrôles rigoureux ou l’examen des véhicules, si nécessaire.
Les enjeux financiers et la lutte contre la fraude
En 2023, les indemnisations liées aux bris de glace ont représenté 1,73 milliard d’euros, soit une augmentation de 9 % par rapport à l’année précédente, selon les données de la SRA. Cette hausse est attribuée à des facteurs multiples, comme l’augmentation des coûts des pièces, les recalibrages technologiques, et les salaires horaires plus élevés. Parallèlement, les fraudes dans le secteur automobile ont atteint 236,8 millions d’euros en 2023, contre 188 millions d’euros en 2022, selon l’association Alfa. Les réseaux sociaux jouent également un rôle dans la prolifération des fraudes, mettant en avant des pratiques illégales, comme l’a souligné Guillaume Poncini d’Allianz France.
Allianz a donc instauré une mesure demandant aux assurés de fournir des photos des dégâts lorsqu’ils choisissent un glacier non agréé. Cette initiative sert autant à lutter contre la fraude qu’à sensibiliser les assurés et les intermédiaires sur les coûts réels des réparations.
Stratégie de la Macif et libre choix des réparateurs
Le groupe Macif, qui a acquis Mondial Pare-Brise en 2023, s’appuie sur ses partenaires agréés pour limiter les coûts liés aux sinistres de vitrage. Toutefois, la mise en œuvre des nouvelles règles peut être freinée par des contrats anciens ou des enjeux de satisfaction client. Julien Hue, en charge de l’offre assurance dommages chez Macif, explique que tout changement doit préserver la qualité de la relation avec les sociétaires.
Cependant, conformément à la loi Hamon, les assurés conservent le droit de choisir librement leur réparateur, même si cela représente un défi pour les assureurs.
Conséquences et adaptations possibles
Face à l’augmentation des coûts, Covéa réfléchit à ajuster ses garanties. Si la tendance se poursuit, l’assureur pourrait réduire la couverture bris de glace, excluant peut-être les toits panoramiques, vitres latérales ou rétroviseurs. D’autres options incluent l’instauration ou l’augmentation des franchises.
Pour en savoir plus sur les options d’assurance bris de glace, consultez notre article Bris de glace et assurance auto : ce que vous devez savoir. Vous pouvez également découvrir comment protéger votre véhicule en hiver face aux aléas climatiques.
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