Une catastrophe aux conséquences dévastatrices
Le passage du cyclone tropical Chido sur Mayotte, le 14 décembre dernier, a engendré des dommages considérables. Ce phénomène météorologique extrême a détruit des milliers de logements. Il a perturbé les réseaux de transport, d’eau potable et d’électricité. Il a également gravement endommagé de nombreuses infrastructures, dont des écoles, le centre hospitalier et le port. La toiture de l’hôpital a notamment été arrachée. De plus, plusieurs embarcations ont été submergées. Face à cette situation dramatique, les assureurs annoncent une indemnisation totale de 494 millions d’euros pour les sinistrés. Cela concerne les particuliers, les entreprises et les collectivités locales.
Une intensité cyclonique exceptionnelle
Le département a été placé sous alerte violette en raison de vents violents atteignant plus de 220 km/h. Cela rappelle le cyclone Dina qui avait frappé La Réunion en 2002. Bien que ces rafales soient inférieures à celles du cyclone Irma en 2017, leurs impacts sur Mayotte ont été tout aussi significatifs.
Évaluation des sinistres : un bilan lourd
Deux mois après l’événement, France Assureurs recense 20 520 sinistres :
- Biens des particuliers : 7 860 cas pour un coût total de 191 millions d’euros (39 % du montant global).
- Entreprises et collectivités locales : 1 520 cas évalués à 220 millions d’euros (44 % du montant global).
- Véhicules automobiles : 11 060 sinistres pour un montant de 72 millions d’euros (15 % du total).
Ces chiffres témoignent de l’ampleur des dégâts et des besoins urgents d’indemnisation sur l’île. En outre, la Crise Assurantielle en Outre-mer met en lumière les défis persistants liés à la couverture d’assurance dans ces territoires.
Une couverture d’assurance limitée
Avant le cyclone, le taux d’assurance multirisque habitation (MRH) à Mayotte s’élevait à seulement 6 %. La Caisse centrale de réassurance (CCR) avait initialement estimé les coûts des dommages entre 650 et 800 millions d’euros pour environ 10 000 sinistres assurés. Une part significative de ces coûts, soit au moins 50 %, devrait être prise en charge par le réassureur public dans le cadre du régime Cat Nat. Ce régime est applicable aux assureurs ayant adhéré au régime légal.
Mesures spécifiques pour accompagner les sinistrés
Dès le 18 décembre, les assureurs ont déployé une mission de reconnaissance commune sur l’île. Afin de faciliter les démarches des assurés face à l’ampleur des dégâts, le délai légal de déclaration des sinistres a été prolongé à 45 jours, puis étendu à 60 jours plus récemment. Florence Lustman, présidente de France Assureurs, a souligné l’importance de ces mesures pour répondre efficacement aux besoins des sinistrés.
« Les assureurs mettent tout en œuvre pour garantir une indemnisation rapide malgré les nombreux défis, » a-t-elle précisé. Cette extension exceptionnelle du délai vise à alléger la pression administrative sur les sinistrés. Il vise aussi à leur offrir un soutien tangible dans cette période difficile.
L’avenir de l’assurance à Mayotte
Le cyclone Chido met en lumière la vulnérabilité de Mayotte face aux catastrophes naturelles. Il montre le besoin urgent d’améliorer la couverture d’assurance sur l’île. Des solutions adaptées doivent être envisagées pour pallier le faible taux d’assurance et renforcer la résilience des habitants face à de tels événements extrêmes. Pour en savoir plus sur les enjeux assurantiels dans les Outre-mer, découvrez l’article Crise Assurantielle Outre-mer : La Fedom tire la sonnette d’alarme.
En conclusion, le cyclone Chido rappelle l’importance d’un système d’assurance solide et accessible pour protéger les populations les plus exposées aux risques climatiques. Les mesures prises par les assureurs témoignent d’un engagement fort. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour assurer une couverture équitable et adaptée à tous les habitants de Mayotte.