La banque italienne Unicredit a pris 4,1 % du capital de Generali, ajoutant une nouvelle complexité à un secteur italien déjà marqué par des manœuvres stratégiques et des tensions politiques. Cet événement clé reflète l’évolution d’un jeu d’influence entre assureurs, banques et l’État italien.
Unicredit entre au capital de Generali : une opération qui surprend
Unicredit a officialisé l’acquisition de 4,1 % du capital social de Generali, accompagnée d’une détention supplémentaire de 0,6 % via des services liés à ses clients. Selon la banque, cette prise de participation reste un « investissement purement financier », sans ambition stratégique directe. Mais dans un climat déjà tendu, cette annonce alimente les spéculations.
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En parallèle, Unicredit poursuit d’autres opérations ambitieuses, notamment des pourparlers pour racheter Commerzbank en Allemagne, opération critiquée par Berlin comme « inappropriée ». La banque s’intéresse également au groupe bancaire italien Banco BPM, ce qui complique encore plus les interactions entre les acteurs financiers italiens.
Un jeu d’actionnariats croisés qui met Generali au centre de l’attention
Le premier actionnaire historique de Generali, Mediobanca, subit une offre publique jugée hostile de Monte dei Paschi di Siena. Cette opération éclaire un réseau complexe d’actionnariats croisés. Monte dei Paschi, à 11,7 % détenu par l’État italien, est soutenu par Banco BPM ainsi que par les holdings Delfin et Caltagirone, deux grands investisseurs de Generali.
Ces parties prenantes divergent sur l’avenir de Generali, révélant des rivalités internes. Philippe Donnet, actuel PDG, brigue un nouveau mandat dans un climat marqué par ces tensions. Mediobanca soutient sa candidature, tandis que Delfin et Caltagirone s’opposent à sa reconduction.
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Une dimension politique lourde
Les implications de cette prise de participation dépassent le cadre strictement financier. Le gouvernement italien, dirigé par Giorgia Meloni, souhaitait initialement fusionner Monte dei Paschi et Banco BPM pour créer un troisième acteur bancaire majeur, aux côtés de groupes tels qu’Intesa Sanpaolo et Unicredit. Désormais, il semblerait que l’État soutienne tacitement l’action de Monte dei Paschi contre Mediobanca, ce dernier s’y opposant fermement.
La gestion d’actifs de Generali et Natixis au cœur des préoccupations
Autre évolution récente : la collaboration entre Generali et le groupe BPCE (via Natixis) dans le domaine de la gestion d’actifs. Si cette initiative passe inaperçue en France, elle est surveillée de près en Italie. Le gouvernement craint que Generali, un acteur majeur de l’épargne italienne, perde une partie de son autonomie dans l’allocation des ressources. La direction de Generali rejette ces inquiétudes et soutient son nouveau plan stratégique 2025-2027, publié récemment.
Conclusion : Une nouvelle bataille pour l’avenir de Generali
Alors que les parties prenantes se repositionnent, le rôle d’Unicredit dans cette évolution reste flou. L’acquisition de parts dans Generali alimente à nouveau des rivalités anciennes. La gouvernance future du groupe, tout comme celle de Mediobanca, s’annonce comme un enjeu stratégique pour le paysage financier transalpin.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour Philippe Donnet, qui devra convaincre à la fois les actionnaires et les observateurs que son leadership peut garantir la stabilité et la croissance de Generali dans ce contexte particulièrement tendu.