Emmanuel Macron a récemment annoncé une nouvelle visite à Marseille, une ville confrontée à des défis complexes, tels que le narcotrafic et l’immobilisme. Dans ce contexte, le plan Marseille en Grand prend une importance capital. Alexis Gibellini, délégué général de la Fondation de Marseille, argue que ce plan doit dépasser les simples promesses financières pour vraiment transformer la vie des Marseillaises et Marseillais. En effet, avec une allocation de 5 milliards d’euros par l’État, il est crucial de se poser la question : comment faire en sorte que ces fonds bénéficient à ceux qui en ont le plus besoin ? Cet article explorera les manques actuels de gouvernance et les besoins urgents d’actions concrètes dans cette métropole en plein essor.
Les enjeux cruciaux du plan Marseille en Grand
Depuis son lancement en 2021, le plan Marseille en Grand a reconnu une réalité qu’il était temps d’affronter : le besoin de transformation ne peut se faire par petites touches. Loin d’une simple promesse, le projet doit être soutenu par un pilotage solide et une vision à long terme. Le manque d’un cadre stratégique clair compromet la possibilité d’atteindre ses objectifs. Ce cas de figure se traduit par une absence de contrat de plan État-« Marseille en Grand » et par l’absence d’une instance capable de réunir toutes les parties prenantes, des collectivités aux citoyens.
En substance, un bon plan sans un pilotage cohérent engendre un empilement de décisions qui manquent de clarté. C’est cette articulation qui serait essentielle pour transformer les engagements financiers en résultats concrets. En l’absence de direction, beaucoup de projets risquent de s’étendre sur plusieurs années sans vraiment répondre aux urgences sociales actuelles.
Un besoin urgent d’accélérer les processus
Les défis à relever sont multiples : rénover les infrastructures scolaires, réduire l’habitat indigne et repenser la mobilité urbaine. Ces objectifs, bien qu’indispensables, n’avancent pas à la vitesse attendue. Par exemple, l’extension de la ligne T3 du tramway est prévue pour 2029 et ne répond pas aux besoins immédiats d’une partie de la population marseillaise. Cette situation nous oblige à nous interroger sur la nécessité d’une accélération des financements et d’une simplification des processus administratifs.
Les travaux doivent être envisagés non seulement comme des constructions physiques, mais aussi comme des interventions sur le tissu social. Les associations locales, moteur de la transformation sociale, sont des alliées incontournables dans ce combat pour un avenir meilleur. Cependant, elles manquent souvent de moyens financiers et d’accompagnement pour développer leur potentiel.
Le rôle des associations et du tissu social
Ces associations, avec leurs 25 000 membres, œuvrent quotidiennement pour améliorer la vie de milliers de jeunes face à des défis accrus par les inégalités. Le besoin d’un soutien accru à ces processus est vital pour réduire les fractures sociales. Les acteurs tels que les médiateurs sociaux, trop souvent sous-estimés, sont essentiels pour maintenir la cohésion des quartiers, mais ils sont souvent laissés de côté dans Marseille en Grand.
C’est ici que réside la véritable opportunité d’accélérer le changement à Marseille. La collaboration entre l’État et les acteurs locaux doit être renforcée pour viser une amélioration tangible de la qualité de vie dans la ville. Le drame qui a affecté la famille Kessaci souligne la vacuité des promesses sans action conjointe sur le terrain, ce qui est inacceptable.
Une gouvernance renouvelée pour une ville en grande transformation
Pour aller de l’avant, il est impératif que le plan Marseille en Grand soit redynamisé. Mettre en place un comité de pilotage inclusif qui rassemblerait toutes les parties prenantes serait un premier pas vers davantage de transparence et d’efficacité. Cela permettrait de clarifier les responsabilités, de sécuriser les financements et de garantir une mise en œuvre cohérente des projets.
Dans les enjeux de la métropole marseillaise, il ne s’agit pas uniquement de constructions matérielles, mais aussi de favoriser des interactions humaines et une dynamique sociale forte. Les dirigeants politiques doivent prendre conscience des bénéfices d’une gouvernance renouvelée, capable d’apporter des solutions réalistes à des problématiques complexes.
Conclusion : pour un avenir durable à Marseille
Le rêve de transformer Marseille à travers le plan Marseille en Grand ne peut rester un slogan creux. Il nécessite une action immédiate et concrète en rassemblant les forces vives de la ville autour d’un objectif commun : une métropole plus juste et solidaire pour toutes et tous. Ce changement commence maintenant ou jamais. Les Marseillaises et Marseillais ont droit à une société qui répond à leurs urgences.
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