Depuis quelques jours, la COP30 est partout. On parlera adaptation, finance, transition énergétique, émissions… Mais qui pensera aux enfants ? Alors qu’ils grandissent dans un monde en mutation, avec une exposition aux phénomènes climatiques extrêmes multipliée par 4 ou 5 par rapport à l’ère préindustrielle, ils sont absents des plans d’adaptation des pays. Bien que l’accord de Paris considère l’éducation comme un outil essentiel pour lutter contre la crise climatique, moins d’un tiers des pays signataires mentionnent l’éducation dans leurs engagements nationaux en matière de climat, explique la Deutsche Welle. Même dans un pays pionnier comme l’Italie, où le changement climatique est une matière obligatoire dans les programmes scolaires depuis 2019, les ressources pédagogiques manquent.
Alors, sur le terrain, des profs s’engagent et montrent la voie. À Los Angeles, malgré une loi exemplaire promouvant l’éducation climatique mais à cause du manque de fonds alloués à cette nouvelle thématique, des enseignants prennent sur leur temps personnel et puisent dans leurs compétences pour imaginer leurs propres cursus et lever des fonds pour leurs projets, raconte le Los Angeles Times. Qualifiés de champions du climat, ils ont pour tâche de transmettre leur savoir et leurs réflexions à leurs collègues.
L’importance de l’éducation au climat dans les écoles
Dans l’école primaire de Naples où elle travaille, Monica Capo, enseignante et militante écologiste, s’efforce quant à elle de rendre sensibles les effets du changement climatique à ses élèves âgés de 6 à 11 ans. Elle explique à la Deutsche Welle qu’elle a découpé le sujet en leçons concrètes, par exemple comment faire pousser un arbre, recycler, économiser l’eau, réduire la consommation d’énergie ou pourquoi il faut éviter la mode éphémère. Dans d’autres régions, en Espagne ou en France par exemple, les enseignants s’appuient sur les problématiques locales, comme une catastrophe récente – inondations, feux de forêt – ou le risque de submersion, pour aborder le sujet.
Le défi de l’éducation climatique
Reste que si les initiatives foisonnent, les profs ne cachent pas leur malaise à aborder un sujet qu’ils maîtrisent mal, et qui est susceptible de nourrir l’écoanxiété, problématique majeure de santé mentale chez les jeunes. À côté des spécialistes en sciences de l’éducation, les chercheurs en psychologie se sont saisis du problème et questionnent la façon dont les éducateurs peuvent parler aux enfants. C’est le cas de Catherine Malbœuf-Hurtubise, de l’université Bishop’s, au Québec. Elle montre, dans une étude parue en septembre, que “les activités artistiques sur le climat peuvent involontairement accroître l’écoanxiété chez les enfants, mais les combiner à une discussion philosophique contribue à faire diminuer ce sentiment”, rapporte La Presse.
Les conséquences de l’inaction
Mais le pire serait de ne pas évoquer le sujet, au risque de susciter encore plus d’écoanxiété.
Marine Cygler
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En bref
- La double peine des réfugiés
Les trois quarts des réfugiés vivent dans des pays présentant des risques climatiques importants, prévient le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans une étude publiée le 10 novembre, jour d’ouverture de la Conférence des parties sur le climat, au Brésil. Avec ce rapport, “le HCR appelle les négociateurs de la COP30 à prêter attention à cette population largement ignorée et en croissance rapide”, écrit The Guardian. - La demande d’énergie verte s’accélère
“Les énergies renouvelables connaîtront une croissance plus rapide que toute autre source d’énergie majeure au cours de la prochaine décennie”, ce qui rend “inévitable” notre sortie des énergies fossiles, écrit The Guardian. Mais “si le monde ne change pas de cap, la demande de pétrole et de gaz augmentera encore pendant vingt-cinq ans”, prévient le Financial Times. - Berlin future oasis verdoyante
“Berlin plantera dans les années à venir plusieurs centaines de milliers d’arbres” qui s’ajouteront aux quelque 439 000 spécimens déjà présents, annonce la Tagesschau. Tous les partis, à l’exception de l’AfD (extrême droite), ont voté en faveur de ce projet à 3,2 milliards d’euros.
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