A Paris, la tension prend la forme d’un mouvement social vibrant dans les établissements scolaires. Les personnels d’animation des 620 écoles de la capitale sont appelés à la grève jusqu’au 21 novembre. Cette initiative est motivée par la demande de recrutement de milliers de titulaires face à la « précarisation massive » du secteur et aux conditions d’accueil des enfants qui se dégradent. Selon les syndicats, environ 200 écoles ont été touchées par la fermeture de leur cantine, tandis que d’autres établissements ont dû fonctionner avec un encadrement « encore plus détérioré que d’habitude ».
Les revendications des animateurs périscolaires
Cette grève, la première de cette ampleur pour les personnels de l’animation depuis deux ans, trouve son écho dans la frustration grandissante des animateurs. Nicolas Léger, cosecrétaire général du Supap-FSU, souligne que le préavis pourrait être prolongé jusqu’au 31 décembre et renouvelé pour 2026 si la mairie, dirigée par Anne Hidalgo, ne répond pas aux revendications. Au cœur de leur lutte figurent des demandes pressantes pour un recrutement massif de titulaires dans un secteur qui souffre depuis trop longtemps.
Actuellement, il y a seulement 2 500 adjoints d’animation et 1 000 animateurs contractuels pour faire face à un effectif préoccupant de 8 500 vacataires au statut précaire. Une situation dénoncée par l’intersyndicale, qui parle d’« embauches illégales » de vacataires sur des postes censés être permanents.
Le protocole de déprécarisation de la Mairie de Paris
Face à ce climat de mécontentement, la Mairie de Paris met en avant un protocole signé avec l’Unsa, mis en place depuis septembre. Ce dernier prévoit une valorisation des métiers et de la filière de l’animation, incluant une revalorisation des primes pour les responsables éducatifs ville (REV) et les animateurs de lecture. Cependant, ces mesures et le plan de déprécarisation, qui avait été engagé il y a trois ans, ne semblent pas répondre aux attentes des personnels de l’animation.
Le Supap-FSU fait état de difficultés croissantes pour recruter, tandis que des formations jugées insuffisantes font partie des nombreux désagréments rencontrés par les équipes. Il en découle qu’au quotidien, des postes demeurent vacants, et les équipes sont contraintes de travailler à flux tendus, ce qui entraîne la dégradation des conditions d’accueil des enfants.
Les enjeux de l’inclusion des enfants
Les syndicats soulignent également que les conditions d’accueil ne permettent pas d’assurer une inclusion adéquate pour les enfants ayant des besoins éducatifs particuliers, notamment ceux en situation de handicap. Ils réclament la présence de personnel dédié à cette tâche essentielle, en particulier pour le changement des enfants en maternelle.
Avec une dynamique similaire à celle observée dans d’autres secteurs de l’éducation, cette grève des animateurs périscolaires met en lumière les défis croissants et les défis d’un système éducatif qui peine à s’ajuster aux besoins contemporains. C’est un moment clé pour le secteur de l’éducation à Paris.
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