Nouvelle-Calédonie gouffre financier : un déplacement à haut risque. La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, doit se rendre en Nouvelle-Calédonie pour quatre jours, face à une crise financière d’une ampleur sans précédent. Les récents événements et la chute dramatique de l’économie locale menacent l’avenir de ce territoire déjà en difficulté.
Les conséquences des violences de 2024 sur l’économie calédonienne
Depuis les violences de 2024, la Nouvelle-Calédonie connaît une dégringolade financière alarmante. Le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 13 %, aggravé par une dimension inattendue : les recettes fiscales se sont effondrées de 26 %, une baisse pire que les prévisions initiales, qui tablaient sur 20 %.
Pour éviter la banqueroute, les autorités locales ont contracté un prêt de un milliard d’euros, garanti par l’État, seulement 200 millions demeurent disponibles, effrités par les échéances de 2026 et 2027. Ce prêt a aussi alourdi le taux d’endettement à un niveau critique de 360 %, rendant le remboursement impératif dès 2026.
Le taux d’intérêt de 4,54 % suscite des protestations parmi les élus, qui appellent à la “solidarité nationale” pour transformer une partie du prêt en subvention. Pourtant, le budget Outre-mer, dont la discussion est prévue à l’Assemblée nationale mi-novembre, ne semble pas prendre en compte cette possibilité.
Les crises sociales et l’impact sur l’emploi
Un autre aspect alarmant de cette crise est la destruction de 11.000 emplois dans un archipel de 260.000 habitants. Le maire de Dumbéa-sur-mer, Yohann Lecourieux, souligne la détérioration nette des conditions de vie de ses concitoyens. Par exemple, le nombre d’élèves fréquentant les cantines scolaires a baissé de 800 en raison de l’incapacité des familles à payer.
Les autorités locales tentent d’apporter des solutions, mais les mesures d’aide sociale annoncées restent largement insuffisantes face à l’ampleur des défis. Dans la commune de Bourail, bien que la saison des récoltes aide à conclure l’année dans de meilleures conditions, le maire Patrick Robelin appelle à des réformes d’ensemble pour éviter une aggravation de la situation l’année prochaine.
La réponse du gouvernement et les appels à l’aide
Les deux associations de maires de l’archipel, confrontées à ces défis préoccupants, ont déjà écrit à la ministre des Outre-mer pour exprimer leurs inquiétudes. Ces responsables rencontreront Naïma Moutchou lors de son dernier jour de visite, espérant une aide significative et un engagement à long terme du gouvernement français.
« Je ne donne pas cher de nous collectivement », déclare Philippe Michel, président du groupe Calédonie ensemble. Il estime que le manque de financements pourrait laisser un déficit budgétaire d’environ 500 millions d’euros pour 2026. La situation pourrait sobrement se redresser, mais pas avec les prêts à taux usuraires imposés par l’État.
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