Vous les croisez à la machine à café, dans les couloirs, au self inter-entreprises. Vous leur adressez un « bonjour » poli, mais le mystère demeure, opaque. Mais que font-ils donc de leurs journées, du lundi au vendredi, de 9 heures à 18 heures ? Eux, ce sont les directeurs et directrices administratif et financier (les DAF pour les intimes).
Si on imagine bien leur rôle global, il est parfois difficile de se projeter dans leur quotidien. Voient-ils autre chose que des tableurs Excel et des formulaires pas funs ? À 20 Minutes, on passe à l’action avec deux DAF : Fanny Labilloy, fondatrice du cabinet de direction financière part time Percée, basée à Paris. Et le nôtre, Romain Aubert.
Un rôle de « chef d’orchestre »
« Il n’y a pas de routine dans ce métier », prévient d’office l’entrepreneuse. Et ce grâce à la diversité des missions, qui permettent de s’assurer du bon fonctionnement de la société et de sa pérennité. Romain Aubert parle plutôt de « métier cyclique » rythmé par diverses échéances, la plupart mensuelles. « Chaque début de mois, on a la clôture du mois précédent. Chaque quinzaine, les échéanciers fournisseurs. Avant le 23, on doit faire notre déclaration de TVA. La paye doit être payée deux jours avant la fin du mois… »
Toutes ces missions dessinent au fur et à mesure « un calendrier quotidien », rempli par les différentes casquettes du DAF. « Les gens pensent qu’on est toujours sur Excel, mais pas du tout », amorce Fanny Labilloy sur LA grande question. Déjà parce que ce logiciel ne représente qu’une petite partie de ceux utilisés, mais surtout parce qu’« il y a beaucoup de travail d’analyse en amont, de collecte d’informations, de pédagogie », poursuit la directrice financière, qui estime que son rôle numéro 1 est celui de « chef d’orchestre » dans les entreprises.
Sur le volet administratif, les DAF veillent à la bonne gestion de l’entreprise, notamment sur l’aspect légal, « de l’inscription jusqu’à la coordination avec des tiers externes comme l’ Urssaf, les administrations fiscales… », explique Romain Aubert.
Du relationnel à gogo
Voilà donc deux volets plutôt logiques, mais d’autres missions moins évidentes occupent les journées de votre DAF. « Je passe pas mal de temps à faire du relationnel. Par exemple quand il faut accompagner les équipes commerciales, les équipes responsables des achats ou même les équipes techniques pour qu’elles comprennent ce qu’on fait et les sensibiliser au suivi financier », décrit Fanny Labilloy.
Sans oublier le rôle de conseil auprès des directeurs généraux, pour lequel il « faut préparer des boards, des roadshows » (traduction pour les moldus, il s’agit de préparer des conseils d’administration et des déplacements stratégiques).
Dans le même esprit, le DAF a « une casquette de représentation de la boîte à des moments clés, avec les actionnaires par exemple », poursuit l’entrepreneuse. Mais il va aussi « voir les banques, les experts-comptables, le commissaire aux comptes, le service des impôts… »
Gérer les « petits grains de sable » dans la machine
Le tout est ponctué de « tous les petits grains de sable qui viennent vous polluer la journée mais qui font partie des attributions d’une direction », poursuit Romain Aubert. Il s’agit notamment des problèmes juridiques, qui impliquent de passer « beaucoup de temps avec des avocats ».
Bilan des courses : la liste des attributions peut faire peur et on se demande un peu comment les DAF trouvent le temps de tout caser dans leur planning (et pas dans leur tableur Excel, vous l’avez compris). « C’est un peu comme tous les jobs, pense Fanny Labilloy. Quand on connaît bien son métier, qu’on s’organise bien, qu’on a une bonne relation avec ses équipes et qu’on anticipe bien, on ne se met pas dans le rouge. » Ça tombe bien, votre DAF n’aime pas du tout cette couleur.
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