Le Guyana, ce petit pays d’Amérique du Sud, est en pleine transformation grâce à un boom pétrolier sans précédent. En effet, cette nation, avec moins d’un million d’habitants, pourrait voir son PIB par habitant surpasser celui de l’Espagne d’ici 2030. Cette dynamique est particulièrement fascinante et soulève des questions sur l’avenir économique et social de la région.
La croissance impressionnante de 43,6 % observée en 2024, rapportée par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc), a propulsé le Guyana au cœur des attentions économiques. Ainsi, le pays fait désormais partie des pays émergents prometteurs, souvent comparé au Koweït pour sa remarquable capacité à tirer profit de ses ressources naturelles.
Le succès inattendu du boom pétrolier
Tout a débuté en 2015 lorsque ExxonMobil a découvert des gisements de pétrole off-shore estimés à 11 milliards de barils. Actuellement, près de 600 000 barils sont produits chaque jour, avec des prévisions qui laissent entrevoir une production dépassant le million de barils par jour dans les années prochaines. Grâce à cette manne financière, le Guyana est sur le point de rejoindre le club des vingt-cinq économies les plus prospères au monde.
Cette situation crée un dilemme particulier pour le gouvernement. Alors que d’autres pays luttent contre une dette grandissante, le Guyana se demande comment utiliser judicieusement ses nouveaux revenus. Selon le Financial Times, le président Irfaan Ali, réélu en septembre, s’engage à investir dans l’éducation, la diversification économique et le développement durable.
- Le budget de l’État a quadruplé pour atteindre 6,7 milliards de dollars en 2025.
- Le gouvernement prévoit d’utiliser les fonds pour améliorer l’éducation et les infrastructures.
- Des projets d’envergure, comme la création de Silica City, illustrent cette ambition.
Les défis du développement
Malgré ce boom pétrolier, le Guyana n’est pas à l’abri des défis. En effet, une partie de la population peine à bénéficier de cette richesse. Le secteur pétrolier n’emploie directement que 6 000 personnes. Par conséquent, de nombreux habitants doivent faire face à la montée du coût de la vie, alors que le taux de chômage reste élevé à 12 % et que la pauvreté touche près de 48 % de la population.
La question du partage équitable des richesses devient cruciale pour éviter la malédiction de l’or noir, un phénomène observé dans d’autres pays riches en pétrole, tels que le Venezuela ou l’Angola. Le Guyana doit trouver un équilibre pour canaliser ses revenus afin de garantir une croissance économique inclusive et durable.
Le panorama économique et social
À Georgetown, la capitale, la vie quotidienne change rapidement. Des infrastructures modernes poussent un peu partout, avec l’aménagement de routes, la construction de logements et l’essor de commerces. Les hôtels de luxe commencent à y fleurir, et les prix grimpent en flèche.
Cependant, cette effervescence économique ne profite pas à tous. Le fossé entre les riches et les pauvres pourrait s’élargir si des mesures concrètes ne sont pas prises. Les dépenses sociales, bien qu’en augmentation, doivent être judicieusement dirigées pour desservir tous les secteurs de la population.
Il est donc indispensable que le gouvernement s’attaque rapidement à la flambée du coût de la vie. Par ailleurs, les investissements dans l’éducation sont essentiels pour former une main-d’œuvre qualifiée capable de faire face aux évolutions du marché de l’emploi, notamment dans des secteurs autres que le pétrole.
Conclusion
Le boom pétrolier en Amérique du Sud offre au Guyana une opportunité unique de redéfinir son parcours économique. Toutefois, il nécessite des décisions réfléchies pour assurer un développement durable. Les choix politiques et économiques des dirigeants seront déterminants pour l’avenir du pays. Le défi consiste à transformer cette richesse soudaine en prospérité partagée pour tous les Guyanais.
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