La complémentaire santé occupe une place essentielle dans le système de soins en France. Elle complète les remboursements de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Cependant, cet outil, conçu pour alléger les coûts des soins de santé, est aujourd’hui synonyme de préoccupation pour de nombreux Français. En cause : une hausse continue des cotisations, une structure complexe, et des disparités marquées.
Mutuelle : Un rôle clé mais un coût grandissant
En 2025, les complémentaires santé prennent en charge 12,6 % des dépenses de soins et de biens médicaux. L’AMO en rembourse 79,6 %. Ces organismes – qu’il s’agisse de mutuelles, d’assurances privées ou d’institutions de prévoyance – permettent de combler les lacunes des remboursements. Notamment pour des prestations telles que les consultations, les médicaments ou encore les soins dentaires et optiques. Malgré leur importance, leur coût constitue un obstacle majeur pour une grande partie de la population.
Entre 2018 et 2024, les cotisations des complémentaires santé ont enregistré une augmentation de 40 % d’après l’UFC-Que Choisir. Ce phénomène a poussé de nombreux ménages à revoir leurs priorités financières. Aujourd’hui, 72 % des Français ayant souscrit un contrat individuel considèrent ces cotisations comme une charge significative. Plus alarmant encore, 32 % envisagent de renoncer à leur mutuelle en raison de difficultés financières. Même si les contrats collectifs, souvent proposés par les employeurs, atténuent cette pression, près de la moitié des bénéficiaires de ces contrats se disent également concernés.
Pour en savoir plus sur les défis liés aux complémentaires santé, consultez cet article sur les enjeux actuels.
Complémentaire santé : Des millions de Français sans couverture
Malgré l’importance des mutuelles, environ 2,5 millions de Français restent sans couverture complémentaire. Les jeunes adultes, les étudiants et les personnes sans activité figurent parmi les catégories les plus vulnérables. Par exemple, 9 % des 18-39 ans et 11 % des étudiants ne disposent pas de mutuelle. Pour les inactifs, ce chiffre grimpe à 17 %. Ces inégalités s’expliquent principalement par des raisons financières : 58 % des non-assurés attribuent leur situation au coût élevé des cotisations.
La complexité administrative constitue également un frein pour 14 % des non-assurés. De plus, 28 % déclarent ne pas ressentir le besoin de souscrire une mutuelle. Cependant, ces chiffres traduisent souvent une résignation face à des dépenses jugées inaccessibles. En outre, certains frais de gestion atteignent des niveaux alarmants. Ils représentent parfois jusqu’à 27 % du montant des cotisations mensuelles. Pour mieux comprendre les différentes options disponibles, découvrez comment adapter sa mutuelle après 65 ans.
Mutuelle : Une perception d’injustice croissante
Les assurés dénoncent également un sentiment d’injustice. Bien que les cotisations augmentent, les garanties offertes paraissent souvent insuffisantes. Par exemple, une habitante des Hauts-de-France a rapporté avoir négocié une baisse de sa cotisation. Celle-ci est passée de 175 € à 134 € par mois, mais en contrepartie, elle a dû accepter des garanties réduites. Par ailleurs, certains soins essentiels, comme la vaccination contre le zona, restent non pris en charge. Cela prive de nombreux patients vulnérables d’un accès nécessaire.
La nécessité d’une réforme structurelle
Face à ces défis, une réforme du système semble inévitable. L’UFC-Que Choisir préconise la mise en place d’une « Grande Sécu ». Cela permettrait à l’AMO de couvrir 100 % des soins essentiels. Les mutuelles joueraient alors un rôle secondaire, limité aux soins non prioritaires ou aux médecines douces. Cette réforme offrirait de nombreux avantages. Une simplification administrative, des économies pour les ménages, et une meilleure lisibilité pour les usagers.
Cependant, une telle transformation impliquerait des réajustements financiers significatifs, notamment par la réallocation des cotisations privées vers des contributions publiques. Pour explorer davantage sur ce sujet, consultez les raisons de changer de mutuelle santé en 2025.
En conclusion, bien que la complémentaire santé demeure un élément clé du système de soins français, son coût croissant et ses limites actuelles soulèvent la nécessité d’une refonte profonde. Cela garantirait un accès équitable et durable aux soins.